[article]
Titre : |
Quasagro - Gestion agronomique des sols et des résidus : quels impacts sur la qualité sanitaire des productions végétales de grande culture ? |
Type de document : |
Article |
Auteurs : |
Emilie Donnat, Auteur |
Année de publication : |
2020 |
Article en page(s) : |
121-146 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
[Thesagri] blé [Thesagri] pesticide [Thesagri] technique culturale [Thesagri] tournesol
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Note de contenu : |
Auteurs : Donnat E., Vivien E., Crouzet O., Budzinski H., Dévier M-H., Pinson-Gadais L., Taupier-Létage B., Dauguet S., Méléard B., Thunot S., Denaix L.
En relation avec la qualité sanitaire des produits de la récolte, le projet Quasagro visait à valider des éléments de gestion globale des risques multicontaminants (mycotoxines, éléments-traces métalliques et résidus de pesticides) associés aux facteurs environnementaux et aux pratiques agronomiques en grandes cultures (blé tendre, blé dur et tournesol) par analyse multifactorielle : effets pédoclimatiques, résidus de culture, intrants et apports de matière organique. Il s’est appuyé sur le réseau national de parcelles Quasaprove, renforcé par des essais plein champ existants.Par une approche sans a priori, des modèles statistiques ont été testés sur le blé tendre, à partir de paramètres pédologiques ou climatiques. Aucun modèle ne s’est révélé suffisamment prédictif. Nous avons également cherché si certaines pratiques entraînaient des différences de concentration dans les végétaux. Il est apparu qu’il n’y a pas de différence entre les parcelles labourées et non labourées, en fonction du type de fertilisation, ou en fonction du précédent ou de l’usage d’un CIPAN. Aucune différence n’est apparue non plus entre les parcelles conduites en agriculture biologique ou en agriculture conventionnelle. Quelle que soit la culture, l'équilibre est déterminé par le type de fertilisation. Dans le cas de la fertilisation uniquement azotée (ammonitrate), le bilan est toujours négatif. Dans le cas de la fertilisation organique en agriculture biologique, le bilan est toujours positif et le sol accumule les éléments-traces. Dans le cas de l'agriculture conventionnelle avec fertilisation NPK, le bilan est positif pour l'arsenic, le cadmium et le plomb, et négatif pour le cuivre et le zinc. L’exportation des pailles, qui génère un flux d’exportation relativement faible, ne change pas ces conclusions.Sur les parcelles étudiées, les niveaux de concentration cumulés observés s’échelonnent du sub-ng/g à la centaine de ng/g (ps) dans les sols. Les concentrations cumulées maximales en agriculture biologique sont de l’ordre de la dizaine de ng/g. Par comparaison des itinéraires techniques conventionnel/biologique, les herbicides sont présents de façon marquée en conventionnel et quasi absents en biologique ; les fongicides sont présents en biologique à des concentrations supérieures aux limites de quantification et les niveaux de fongicides sont relativement similaires en biologique et en conventionnel dit raisonné. La présence notable de pesticides rémanents (e.g. époxiconazole dont les derniers traitements dataient de plusieurs années) a également été mise en évidence.Le devenir des pesticides dans l’environnement est conditionné par leur comportement dans les sols. L’interaction entre divers processus régissant leur devenir (rétention, dégradation, transfert) va conditionner entre autres leur persistance (ou rémanence). Plus particulièrement, les processus de dégradation des pesticides contribuent à diminuer cette persistance. Le potentiel de biodégradation microbienne dépend ainsi des molécules (toxicité intrinsèque, capacité d’adsorption au sol), de facteurs pédoclimatiques (type d’argiles, matière organique, température et humidité), de facteurs microbiens tels que la biomasse globale et la présence de micro-organismes adaptés à certaines molécules (ex: isoproturon, 2,4-D) et des historiques de traitement (fréquence de traitement). D’une manière générale, il semble que les systèmes bas intrants favorisent l’activité microbienne des sols, par rapport aux systèmes conventionnels. |
in Innovations Agronomiques > 79 [01/01/2020] . - 121-146
[article] Quasagro - Gestion agronomique des sols et des résidus : quels impacts sur la qualité sanitaire des productions végétales de grande culture ? [Article] / Emilie Donnat, Auteur . - 2020 . - 121-146. Langues : Français ( fre) in Innovations Agronomiques > 79 [01/01/2020] . - 121-146
Catégories : |
[Thesagri] blé [Thesagri] pesticide [Thesagri] technique culturale [Thesagri] tournesol
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Note de contenu : |
Auteurs : Donnat E., Vivien E., Crouzet O., Budzinski H., Dévier M-H., Pinson-Gadais L., Taupier-Létage B., Dauguet S., Méléard B., Thunot S., Denaix L.
En relation avec la qualité sanitaire des produits de la récolte, le projet Quasagro visait à valider des éléments de gestion globale des risques multicontaminants (mycotoxines, éléments-traces métalliques et résidus de pesticides) associés aux facteurs environnementaux et aux pratiques agronomiques en grandes cultures (blé tendre, blé dur et tournesol) par analyse multifactorielle : effets pédoclimatiques, résidus de culture, intrants et apports de matière organique. Il s’est appuyé sur le réseau national de parcelles Quasaprove, renforcé par des essais plein champ existants.Par une approche sans a priori, des modèles statistiques ont été testés sur le blé tendre, à partir de paramètres pédologiques ou climatiques. Aucun modèle ne s’est révélé suffisamment prédictif. Nous avons également cherché si certaines pratiques entraînaient des différences de concentration dans les végétaux. Il est apparu qu’il n’y a pas de différence entre les parcelles labourées et non labourées, en fonction du type de fertilisation, ou en fonction du précédent ou de l’usage d’un CIPAN. Aucune différence n’est apparue non plus entre les parcelles conduites en agriculture biologique ou en agriculture conventionnelle. Quelle que soit la culture, l'équilibre est déterminé par le type de fertilisation. Dans le cas de la fertilisation uniquement azotée (ammonitrate), le bilan est toujours négatif. Dans le cas de la fertilisation organique en agriculture biologique, le bilan est toujours positif et le sol accumule les éléments-traces. Dans le cas de l'agriculture conventionnelle avec fertilisation NPK, le bilan est positif pour l'arsenic, le cadmium et le plomb, et négatif pour le cuivre et le zinc. L’exportation des pailles, qui génère un flux d’exportation relativement faible, ne change pas ces conclusions.Sur les parcelles étudiées, les niveaux de concentration cumulés observés s’échelonnent du sub-ng/g à la centaine de ng/g (ps) dans les sols. Les concentrations cumulées maximales en agriculture biologique sont de l’ordre de la dizaine de ng/g. Par comparaison des itinéraires techniques conventionnel/biologique, les herbicides sont présents de façon marquée en conventionnel et quasi absents en biologique ; les fongicides sont présents en biologique à des concentrations supérieures aux limites de quantification et les niveaux de fongicides sont relativement similaires en biologique et en conventionnel dit raisonné. La présence notable de pesticides rémanents (e.g. époxiconazole dont les derniers traitements dataient de plusieurs années) a également été mise en évidence.Le devenir des pesticides dans l’environnement est conditionné par leur comportement dans les sols. L’interaction entre divers processus régissant leur devenir (rétention, dégradation, transfert) va conditionner entre autres leur persistance (ou rémanence). Plus particulièrement, les processus de dégradation des pesticides contribuent à diminuer cette persistance. Le potentiel de biodégradation microbienne dépend ainsi des molécules (toxicité intrinsèque, capacité d’adsorption au sol), de facteurs pédoclimatiques (type d’argiles, matière organique, température et humidité), de facteurs microbiens tels que la biomasse globale et la présence de micro-organismes adaptés à certaines molécules (ex: isoproturon, 2,4-D) et des historiques de traitement (fréquence de traitement). D’une manière générale, il semble que les systèmes bas intrants favorisent l’activité microbienne des sols, par rapport aux systèmes conventionnels. |
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